La Corse au printemps

"Le soleil a tant fait l'amour à la mer, qu'ils ont fini par enfanter la Corse. "

A. de Saint-Exupéry

 

Mi avril, Taoumé pointe ses étraves vers l'Ile de Beauté qui porte bien son nom, vu la richesse et la diversité de ses paysages, mouillages et fonds.

Quelque soit notre destination en Méditerranée, nous y faisons une halte pour le plaisir mais la découvrir en cette saison, déserte et encore plus sauvage, est fantastique. Nous allons pouvoir découvrir les mouillages dans lesquels nous ne nous arrêtons pratiquement jamais l'été privilégiant en pleine saison des mouillages moins connus mais moins surpeuplés.

 

Notre première journée, "pétole plate" comme on dit chez nous, le moteur est de circonstance mais cela n'enlève rien au plaisir d'être en mer.

A la tombée de la nuit, Michel s'affaire dehors: c'est le "Roi du Monde" ; une odeur de soupe, Taoumé  rythmé par  la houle monte et descend sur fond de musique classique, que du bonheur!

 

GOLFE D'AJACCIO

 

Nous arrivons sur les Sanguinaires au largue avec une petite brise en fin d'après-midi et nous en profitons pour mouiller au sud de la Grande Sanguinaire dans 5 mètres sur une petite tache de sable qui nous attendait.

 

 

 

 

 

 

 

Pendant la traversée, nous n'avons vu des dauphins qu'une seule fois et de loin mais au mouillage, nous sommes accueillis par un groupe de dauphins qui s'en donnent à cœur joie et "nous" font une démonstration de sauts, un festival!

 

Du haut du phare, la vue sur la passe des Sanguinaires est magnifique et l'île, royaume des goélands,  prend un petit air d'île Irlandaise battue par les vents. Au coucher du soleil, elles se parent d'une teinte rougeâtre les rendant encore plus belles.

Après une courte halte sur Ajaccio, le temps d'un apéro et d'un repas avec un ami navigant sur  Solitario, un shogun, nous partons pour profiter des criques délaissées en cette saison.

 

Notre navigation sera courte et nous resterons dans le Golfe d'Ajaccio pour notre première halte au Cap Muro dans l'ANSE DE CACALU.

Le mouillage est superbe, sauvage et les eaux cristallines nous offrent différents tons de bleus selon les fonds.

 

Une petite marche jusqu'à la tour nous permettra de sa "terrasse" d'apprécier  la vue superbe, la végétation luxuriante au printemps et le chant des oiseaux qui nous accompagne dans notre balade.

 

Pour se remettre de cette petite marche, les oursins nous tendent leurs piquants dans 10 cm d'eau et nous nous laisserons bien sûr tenter.

Comme dirait un ami, on n'est pas bien là!!!...

Le  mouillage  et le golfe

vus de la tour génoise

D'AJACCIO AUX LAVEZZI

 

 

Nous ne pouvions pas ne pas nous arrêter dans la superbe ANSE D'ARANA qui nous rappelle tant de souvenirs: nous avons mouillé tant de fois avec notre Aloa29 quand nous naviguions avec les enfants et nous y passions parfois plusieurs jours.

 

Un petit paradis sauvage ( même en été): plage de sable, fonds superbes, et en plus au printemps, le maquis nous offre un feu d'artifice de couleurs et de senteurs.

 

 

 

 

Par un petit sentier, nous rejoignons l'ANSE DE CONCA

dans laquelle nous nous promettons de mouiller une prochaine fois.

 

 

 

 

Plus au sud, nous profitons de l'ANSE DE ROCCAPINA, dans laquelle nous ne nous arrêtons pratiquement jamais en été car elle est envahie et nous préférons alors rechercher des mouillages plus calmes.

Après avoir bien arrondi la pointe de Roccapina pour rester bien dans l'axe et éviter les îlots de Roccapina, rochers à fleur d'eau, nous mouillons sous le regard du lion de Roccapina.

Au fond de la crique, petite plage mais très peuplée l'été car accessible par la route.

 

 

En été, quand l'anse de Rocapina est bondée, on trouve un très beau mouillage beaucoup moins encombré dans le golfe de Roccapina devant la plage d'Erbaju, grande plage de sable avec des eaux couleur lagon. Une rivière débouche sur la plage: en la remontant en kayaks, sous la fraîcheur des arbres, c'est un paysage tout à fait différent que l'on découvre, peuplé de tortues d'eau douce et de nombreux oiseaux.

 

 

En descendant vers les îles Lavezzi, entre Olmeto et le cap Feno, un banc de dauphins viennent jouer dans les étraves, passant d'une à l'autre. Installés dans le filet, la vue est imprenable. Toujours aussi magique, on ne s'en lasse jamais!

Un brin cabot , ils semblent nous dire: "Regardez, c'est moi le plus bôôô!!!!"

Encore émerveillés par leurs sauts, nous apercevons Bonifaccio comme en équilibre au-dessus de la mer et plus loin nous saluant du haut  des falaises calcaires le phare et le sémaphore de Pertusato.

ILES LAVEZZI et SARDES

 

 

Arrivés dans l'ILE LAVEZZI nous nous glissons prudemment dans le labyrinthe formé par les hauts fonds et posons notre ancre dans la cala di Ghiuncu.

Eaux bleues turquoise, fonds poissonneux, petite plages dorées et gros blocs arrondis de granit rose, l'archipel est magnifique!

Une petite balade, juste avant le coucher du soleil, à travers les sentiers balisés nous fait apprécier l'île dans toute sa beauté; nous nous faisons aussi discrets que possible pour apprécier pleinement ce moment magique et nous faire accepter dans cette réserve naturelle où la nature est reine.

 

 

Nous terminons notre petite balade par la visite du cimetière des marins de la Sémillante, mémoire d'une période où bien des marins ont péri avant que nous naviguions en sécurité grâce aux phares et balises.

Du mouillage, la pyramide de la Sémillante, rendant hommage à ces marins disparus par une nuit de tempête, se dresse parmi les blocs de granit.

 

 

 

Nous profitons de cette avant-saison pour  faire une halte dans les îles Sardes dans un mouillage où il est difficile de poser son ancre en été tant le mouillage est prisé: la Cala Giorgio Marino, bras de mer formé par les trois îles, Razzoli, Santa-Maria et Budelli.

On mouille en avant du passage entre les îles Razzoli et Santa-Maria: passa degli Asinelli.

Nous sommes dans un petit paradis: senteurs du maquis,  blocs de granit rose, eaux couleur lagon, fonds superbes. Le coucher de soleil met en valeur et accentue ce contraste de couleurs.

....et "cerise sur le gâteau", il suffit de se baisser pour faire les oursins dans 50 cm d'eau.

 

Taoumé au mouillage dans Cala Lunga

Nous ne pouvons pas repartir sans faire un mouillage dans l'ILE DE RAZZOLI dans CALA LUNGA pour la beauté du site et pour la petite montée jusqu'au fort.

 

Le petit chemin grimpant jusqu'au fort est superbe avec par endroits ces changements de végétation grâce aux points d'eau.

Des lézards vert fluo sont les maîtres des lieux ainsi que les serpents et les lapins.

Arrivés au fort, la vue sur les Lavezzi est imprenable.

 

Le fort de Razzoli

DES LAVEZZI A PORTO VECCHIO

Rentrer dans le magnifique mouillage de Rondinara désert est magique: ses eaux transparentes couleur lagon, sable blanc et paysages de rêve!

Aprés une petite balade à terre,  nous profitons avec délice de cette "piscine" à ciel ouvert formée par le golfe tout rond de Rondinara.

 

En été, quand le mouillage de Rondinara est très encombré, on trouve un joli mouillage de l'autre côté de la Pointe de Rondinara au sud.

 

 

 

 

Nous rejoignons le port de Porto Vecchio tout au bout du golfe profond. Il paraît très large mais  est parsemé de chaque côté de bancs de sable, mattes ou de rochers qui nous font tirer des bords les yeux rivés sur la carte dès que nous approchons de la côte.

Aprés une soirée à Porto Vecchio où nous rejoignons des amis, Dominique et Jean-Pierre, nous mouillons dans l'anse de Ciprianu, beau mouillage avec fonds de sable derrière l'île San Ciprianu.

PORTO POLLO - PLAGE DU TARAVO

 

 

Avant de traverser entre Corse et continent, vu le beau temps, nous nous offrons un dernier mouillage dans le Golfe de Valinco à Porto Pollo, le long de  la plage de Taravo, grande plage bordée de pâturages et boisée.

Le Taravo se jette au milieu de la plage et le remonter en kayaks est dépaysant.

 

 

 

 

 

Derrière la plage, on se retrouve dans la campagne avec ses odeurs et ses bruits.

Remonté le Taravo en kayak est un véritable plaisir. On se glisse le plus discrètement possible  dans ce lieu reposant où le calme et le silence ne sont rompus que par le chant ou l'envol des oiseaux.

Les vaches paissent dans les prés longeant la rivière et on se retrouve nez à nez avec elles quand elles viennent s'abreuver.

 

L'heure de retourner sur le continent a sonné...

 

mais comme pour nous consoler nous attrapons un beau thon à la ligne à traîne pendant la traversée, de quoi prolonger encore un peu nos vacances par quelques bons repas avec la famille et les amis.

 

 

 

 

 

D'ailleurs dès notre arrivée sur Porquerolles, nous le cuisinons sous l'œil attentif de Gari, le chien de notre fils qui surveille la cuisson ...et bien sûr  nous le dégustons en variant les recettes.







... SUITE CROISIERE CORSE 2010 


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